top of page

 Nathanaël Bordes/ bordesnath@gmail.com/ Saint-Girons, France

  • Facebook Social Icon

New-York 2016:

Le marathon Major à vivre une fois dans sa vie

    Je pourrais en écrire des pages tellement il y aurait à dire sur le sujet. Une étude sociologique pourrait être faite et intitulée « les raisons d’un runner de courir New York. Mythe et réalités ».

Je rentre directement dans le sujet pour éviter toute perte de temps.

La particularité de NY peut s’expliquer premièrement par un réveil plus que matinal, aux alentours de 5:00 pour rejoindre ensuite, encadré par la police et en bus, le site de Staten Island, lieu de départ de la course. Il ressemble à un vaste camp de réfugiés fortunés, en attente 3h plus tard du départ du Marathon. Deuxièmement tu dois gérer ton déjeuner dans le bus et surtout la distance en miles.

J’ai eu la chance d'une part d'avoir connu l'histoire et les péripéties du marathon de New-York ( couru par mon père 2 fois en 90 et 92 en 3h01 et par ma mère en 92 en 3h49) et d'avoir pu intégrer le programme sub élite.

Il s’agit des 50 meilleurs temps hommes et femmes, sans les élites, de l’année 2015.

Tout de suite, l’ambiance change. Tu es pris en charge par les organisateurs, amené dans une salle chauffée avec une piste d’échauffement. Le petit déj…Le top en fait !

Je prendrai part à l’échauffement avec Adrien Guiomar, excellent coureur Pyrénéen, basé maintenant sur Paris. Il a couru l’an passé, le marathon de Paris en 2h21. Il part à NY sur les bases de 2:25. « Il est chaud le gars ».

Dans le stade d’échauffement, j’ai croisé Mary Keitany, vainqueur pour la 3° fois de la course, Stanley Biwott et Gebremariam Gebresselassie, vainqueur 2016.

J’en ai vraiment pris plein les yeux. Les américains savent bien organiser et encourager. Nous étions comme des petits rois.

9h15, nous quittons le site. Juste le temps de se rendre compte de l’ambiance, de faire 3-­4 lignes droites sur le Verrazzano bridge et je vais directement dans le sas orange pour me préparer à partir.

Les chansons de F.Sinatra puis celle d’Alicia Keys rugissent. Le coup de canon est donné à 9:51 et c’est parti.

D’entrée le ton est donné. Un long faux plat montant sur le pont s’engage. 300-­400m de montée et d’un coup, le spectacle s’offre à moi. Une vue superbe sur NY et sa Skyline au loin. Malheureusement, le vent étant bien présent je me concentre sur moi car nous devons traverser d’ici l’arrivée dans Central park, les 5 boroughs majeurs de NY.

    Je passe le premier kilo en 3’41 puis amorce une longue descente. Face au vent, je déroule. Je m’emballe un peu, 2ième kilo en 3’18. Puis directement je rentre dans mon allure. «3’29, 3’25,3’25 ».

Hélas, je n’ai pas des sensations géniales. J’ai une boule au ventre, la respiration courte. J’essaie de trouver une respiration idéale, seul, face au vent dans le quartier du Queens.

Je crois être passé au 5ième kilo en 17’20. Me rendant compte de mon erreur, comme j’avais prévu 17’45, je tente de couper les gaz. Je ralentis. Du moins j’essaie. Mais tout seul sur ces longues lignes droites, c’est compliqué. Je diminue mon allure et passe au 10ième kilo en 34’40. Aïe, Aïe !! Je sais que je vais le payer. (34’40 se sont des bases de 2h26. C’est bien trop rapide fils !! ;-­/).

Mais je continue ma route sur ces grandes avenues New Yorkaise. Au 12ième kilomètre, Yohan Pruvost arrive. Nos échangeons, 2-­3 mots et ce dernier me dit que je suis parti vite.

« Merci je le sais ». Lui, trace sa route. « See you soon ».

Au fil des kilomètres, la route s’élève. A l’entrée du 13ième kilo, juste avant de rentrer dans Williamsburg et le quartier Juif, une longue côte me fait mal. Je l’amortis tant bien que mal, puis relance dans la descente qui suit.

Le 15° kilo passe. 52’50. C’est toujours bon pour l’allure mais vraiment c’est dur. Je cours en solo, il n’y a pas un bruit et les lignes droites avec le vent deviennent difficiles. (c’est shabat).

Je franchis le 20ième kilo aux alentours des 1:11’20. J’ai 20s de retard sur mon tableau de marche et dès cet instant je me dis que la course va être compliquée.

Tout simplement le semi marathon arrive, le pont Pulaski est un moment clé de la course. Je le passe correctement en 1:15’10 (toujours sur des bases de 2:30 puisqu’à Hambourg je suis passé en 1:14’15) mais la partie dure de la course s’engage. Du 23° au 25° kilomètre, nous traversons le Queensborro bridge. Il est magnifique ce pont mais il a la particularité de n’accepter aucun spectateur. C’est terrible ! Et que dire de sa sortie. Un monde fou, amassé sur près d’un kilomètre, scandant des « Go on , you can do it ». J’en ai les frissons. Je serre les dents même si la vue est magique sur la Skyline.

Nous entrons maintenant sur la 1st Avenue. Un sacré morceau. Une ligne droite longue de 3-­4 kilomètres suivie de la 7ième Av où s’enchaînent montées et descentes. Heureusement le public est là.

Je me fais doubler, je redouble. Je m’accroche un maximum mais mon allure décroit. Je sais que je ne ferai pas de record ou un temps proche des 2:30.

J’en profite donc un maximum sans lâcher prise car la partie aux alentours du 32-­34ième kilomètre est assez monotone dans le Nord de Central Park.

A cet instant nous attaquons réellement la partie la plus dure du marathon. Nous traversons Harlem puis devons longer Central Park avant d’y rentrer pour parvenir à l’arrivée. S’ensuit un long faux plat de 1km. Il fait mal ! Très mal !!

Mais j’étais prévenu.

Face au lieu dit « le réservoir », je me bats. Je commence à fléchir, je tente de relancer, d’être mieux. Mais rien n’y fait. L’entrée dans central park est cependant exceptionnelle.

La foule te porte, tu ne sens plus tes jambes malgré la succession de côtes et descentes. L’arrivée est proche. Elle se termine en montée. Je la franchis en 2:37’35, en levant le poing ! « I DO IT ».

 

Ce marathon est vraiment « le marathon mythique ». Dans la vie d’un coureur, il est à faire. J’en garderai un très bon souvenir. J’y reviendrai c’est certain.

Pour l’instant les 2 marathons « Majors », Berlin et NY, ne m’ont pas réussi. C’est dommage. A chaque fois je suis parti trop vite et j’ai plongé !

Une plongée relative ! Mais ce n’est pas grave car l’essentiel est de courir par plaisir et surtout de repartir « au fight » pour tenter d’améliorer ses records.

Comme me le disait Poc (et je le partage) on ne peut pas améliorer ses temps à chaque fois.

Cependant ma prépa avait été idéale et je pensais vraiment réaliser 2:30 suite aux progrès réalisés dans de nombreux domaines (VMA courte, seuil, sorties longues).

Hélas ce n’est pas passé ! « One next time sir ».

Maintenant je vais bien me reposer, emmagasiner cette expérience pour repartir plus fort en 2017.

Si vous avez la chance d’aller courir NY, allez-­y ! Il le faut et « enjoy it » car NY c’est de tous mes voyages, le plus dépaysant et le plus vibrant !

 

© 2023 by The Mountain Man. Proudly created with Wix.com

bottom of page