top of page

Paris 2013:

63° au général

 Nathanaël Bordes/ bordesnath@gmail.com/ Saint-Girons, France

  • Facebook Social Icon

     Quelle journée !


     En ce 7 Avril 2013, les conditions climatiques au lever du jour me semblent excellentes. Je mets vers 5h30 du matin le  nez dehors.

   Au premier abord, il ne pleut pas, je n’ai pas froid et le vent n’est pas là. Dans ma tête, déjà je me prépare, me mentalise pour tenter un nouveau record avec comme objectif 2H32.

     Dès le déjeuner passé, je me prépare, m’affaire en vue de la course. Je mets sur mes horaires mon MP3 et ne cesse dans ma tête de faire retentir : « 2h32, 2h32 ».
    A 7h30 avec Manu, mon pote V2, nous quittons l’hôtel. Bien couverts, nous filons vers la station de métro des Champs Elysée.
   Dès la sortie du « tube », nous sentons déjà l’ambiance. Les Ethiopiens, Kenyans et consorts sont déjà là. Ils s’échauffent tranquillement, accélèrent progressivement. J’y aperçoit même Yannick DUPOUY et Benjamin Malaty . Le Sud Ouest va être bien représenté.
   Dès mon échauffement ma pression monte. Les battements du cœur s’accélèrent comme mon souffle. Cependant je me dis que j’ai fait mon maximum, ma préparation a été excellente dans des conditions pas tous les jours adéquates.

   A 8h35, enfin, j’entre dans le sas. ça frotte, pousse, râle mais je réussi à me faufiler au devant du sas préférentiel. J’ai même de la chance, au détour d’un regard, je passe dans le sas élite. Hélas, Manu ne m’a pas suivi. Ouah !! J’y croise, Theuri encore Malaty, Munyutu…Les Rolls Royce françaises de la course à pied.
   8h45 pétante et « pan » c’est parti pour le marathon. A bonne allure nous descendons les Champs Elysées. J’essaie de trouver mon rythme.

  Au bas des Champs, j’entends « Allez Natha ». Tiens François et Marseille sont là ! Mais je continue ma route.

   Le premier kilo est franchi en 3’32. C’est bon je suis dans le rythme. Nous passons, la Concorde, la place de l’Etoile. La densité des marathoniens devient moins importante.

   A l’arrivée place de la Bastille, je jette un œil sur ma montre. Je passe en ….. je suis vraiment dans mes temps. 

  Cependant une douleur au psoas apparaît. Ce n’est rien me dis-je. Elle me gênera jusqu’à l’arrivée.

   A chaque point d’épongeage j’y verserais de l’eau glacée ainsi que mon éponge (obtenue au 19° kilomètre) pour y enrayer la douleur.
   Dès le 7° kilomètre, la route s’élève. Au hasard du Chemin, j’aperçois Sebastien Rosse. Il m’encourage. Merci mec. Mais ma route continue, nous filons vers Vincennes et son bois. Ma mère est présente au kilomètre 9. Je sais que je ne les reverrai pas avant le 19° kilomètre.
  Au 10° kilomètre je suis très bien. Passage en 35’42.Aucun souci particulier. Nous sommes donc dans le bois de Vincennes. Malgré les « coups de culs », les lignes droites… je trouve cette portion assez longue. Des marathoniens me doublent, souhaitent même m’amener sur 2h30. Je réponds que je ne suis pas intéressé car la barrière est pour l’instant trop haute pour moi. D’ailleurs ce coureur, je le récupèrerai dans les tunnels vers le 28° kilo, complètement à la dérive.  

 

   Progressivement j’avance vers le but. Petit à petit, un groupe se forme mais ce ne sera que pour quelques temps. Ils accélèrent. Au fond de moi, je suis serein et reste juste intercalé à l’arrière. J’attends mon heure !! vers le 19° kilo mes potes et ma mère sont là pour m’encourager. C’est cool.

  Au 20° Seb Rosse est là aussi et encore mieux au 22° après la borne powerade, mon ami d’enfance Frédo m’encourage aussi. 

  Tous ces soutiens me donnent la pêche. La forme est là. Par la suite, nous repassons vers la Bastille puis direction les premiers tunnels jusqu’au 28° kilomètre. J’ai trouvé cette partie très agréable, motivée par la foule, l’irrégularité du dénivelé et le fond musical à base de battucada dans les tunnels.
Je me sens toujours bien.

  Je passe au 25° avec 5 secondes d’avance sur mon temps prévu en 2h32. C’est tout bon je me dis malgré mon psoas qui me tire.

  Au 30° puis en passant près de la tour Eiffel, j’ai juste 6s de retard. Le coup est encore jouable surtout que les difficultés suivantes (Rue Molitor et Mirabaud) et la petite montée au 35° sont passées avec aisance.

  Je n’ai qu’au 35° kilo malgré les encouragements à nouveau de Fredo, que 26s de retard. Dès cette difficulté, je prends un gel. Ce sera le dernier pour passer la ligne d’arrivée.

  Dès cet instant mes jambes vont commencer à se raidir.

   Le 36° kilo va m’être un peu fatal. Les passages pavés et futures relances et faux plats vont jouer en ma défaveur.

En quelques minutes, je perds inexorablement de nombreuses secondes. Je serre pourtant les dents, je regarde fixement mon objectif ; je me motive et me dis que c’est jouable. Je tente dès qu’il ya une ligne droite des accélérations fulgurantes. Je me rappelle des séances dures de l’hiver, du 5000m couru en 16’40 en seconde série, des 4000-3000-2000 sous la neige. Hélas il n’en est rien. Le temps passe. Je tourne entre 3’43 et 3’52 au kilo. La ligne est loin.

   Mais d’un coup la délivrance. Le rond point de l’Avenue Foch !! Marseille mon pote, Cis et ma mère m’encouragent.

Après ce virage la ligne sera là !!

  D’un coup, j’aperçois le chrono. Je sprinte, fonce et passe la ligne en 2h33’41 et une belle 63° place. Je suis rassuré, content car j’ai battu en 5 mois mon record de 45s. Les progrès se confirment. Maintenant Paris, est un marathon pas facile. Je suis certain sur une autre course d’avoir les 2h32 dans les jambes.

© 2023 by The Mountain Man. Proudly created with Wix.com

bottom of page