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Marvejols-Mende :

"La classique sur route typée "montagne"

Avant d'attaquer mon compte-rendu de course, je souhaite tout d'abord vous faire partager une rétrospective de la course. Proposée par Sébastien Bazeille, fondateur de Marathoniack, vous trouverez une petite " explication de texte" de l'épreuve . Suivra mon ressenti de la course effectuée le 23 Juillet 2017 en compagnie de mes potes du Satuc.

Rétrospective

    Le Semi Marathon Marvejols-Mende trouve ses origines dans un délire entre amis. Le 25 décembre 1972, l’actuelle figure emblématique de la course, Jean Claude MOULIN, accompagné de 3 de ses amis, décident de parcourir la distance qui sépare Marvejols à Mende. Les 4 passionnés de course à pied n’en étaient pas à leur premier coup d’essais puisqu’ils organisaient déjà depuis 1969 des courses locales hors stade, ouvertes aux athlètes aussi bien féminins que masculins. Ils ont fait partie des personnes ayant amorcé la mutation de notre sport, autrefois élitiste, réservé aux hommes pour ce qui concerne les moyennes et longues distances et cloisonné au stade d’athlétisme et au cross-country.

Fort de cette expérience, ils décidèrent d’organiser, le 22 juillet 1973, une épreuve estivale sur ce parcours de 22,4 kilomètres, qu’ils appelèrent un semi-marathon (car la distance était assez proche de la moitié d’un marathon). Cette initiative marque l’apparition du terme semi-marathon (half-marathon en anglais ou encore demi-marathon chez nos amis canadiens…).

L’épreuve s’est rapidement développée grâce à l’audace, l’ingéniosité et l’anticonformisme de ses organisateurs. Ouvertes aux athlètes féminines ainsi qu’aux coureurs non licenciés, la course a vu son nombre de participants croître rapidement et sa côte de popularité exploser. Cela n’a pas été sans conséquences dans la relation avec la fédération de l’époque qui voyait d’un mauvais œil l’émancipation d’un sport autrefois dirigé de manière très conservative.

A cette époque, courir est perçu par certains comme une activité d’illuminés. Pour les pratiquants, toujours plus nombreux, le running représente un élan de liberté. Cette mouvance était illustrée périodiquement par la revue SPIRIDON. Le Film Free to run - Le film amène un superbe témoignage de cette âge d’or de la course à pied.

La course Marvejols Mende fait partie des courses ayant contribué à l’évolution de notre sport. Elle fût la première course à avoir proposé des récompenses par catégories d’âge (tranches d’âge de 10 ans). A la lecture des témoignages des anciens, on y venait pour la performance mais aussi et surtout pour l’ambiance d’avant et d’après course !

Et c’est bien là ce qui nous plait et nous incite à faire le déplacement ! Dimanche, parmi les 5000 passionnés qui prendront le départ, nous courons sur les traces des premiers vainqueurs, René Murat (1h21) et Denise Seigneuric (2h07). Nous aurons une pensée pour les cadors qui ont marqués l’histoire de cette épreuve, notamment Dominique Chauvelier (5 fois vainqueur). Bien sûr, nous ne ferons pas partie de ceux, athlètes des hauts plateaux kenyans, éthiopiens ou autres marocains qui partiront à la conquête des records de l’épreuve détenus par Luka KANDA (Kenya - 1h10’09 - 2011) et Hafida GADI(France ! 1h21’48 – 2004) mais nous sommes ravis d’amener notre modeste pierre à l’édifice dans la perpétuation de la tradition de ce monument de la course à pied française.

Descriptif de l'épreuve et résultats

 

    Quasiment le dernier week end de Juillet. Pendant que les familles boivent tranquillement l'apéro à l'ombre ou profitent du farniente sur la plage, j'ai décidé avec 4 de mes potes ( Benoit, Dani, Simon et Vincent) d'aller courir le semi marathon de Marvejols Mende en Lozère. Après 5 heures de voiture ou des kilomètres de selle ( ils sont fou ces gars), nous voici enfin arrivés dans l'entre de la Lozère. Je me souviens dans les années 90 de cette fabuleuse ambiance. Gamin, en haut du Goudard, j'accompagnais mes parents et les membres du Spiridon du Couserans courir cette épreuve ou résonnais déjà le fameux " ici commence l'enfer".

Après un repérage rapide du parcours en camionnette, une bonne dose de pasta et de stress, l'heure est au départ.

Etant une grande classique française des courses hors stade, les colonies kényanes, éthiopiennes ou tout simplement étrangères sont là. Le niveau est tout simplement monstrueux.

J'envisage pour ma première fois de courir avec les féminines et si j'explose de .courir en 1h30.

9h pétante, le départ est donné. La foule s'élance sur le pont direction le col de Goudard. Le peloton s'étire.

Lors des 4 premiers kilomètres, les pros envoient lourd. De mon côté je reste à ma vitesse mais bien concentré. Vincent a déjà pris la poudre d'escampette et je ne le retrouverai qu'à l'arrivée. Dani lui contrôle, il me surveille. Il n'est pas loin de moi.

De mon côté j'avance, 3'30-3'31 au kilo. La première difficulté, soit 4 km pour + 600m de dénivelé s'annonce. Des les premiers hectomètres, mes mollets sifflent. Je trouve cependant rapidement le rythme. Je grimpe. Puis d'un coup la première féminine me double. Je tente de l'accrocher. Impossible. Je maintiens mon allure.

Se profile rapidement le haut du col. Il a des allures de tour de France. La foule est amassée et t'encourage. Ouf. 36'40, je franchis Goudard et amorce la descente.

Concentré et à l'écoute de mes sensations, je me laisse emballer tout en contrôlant ma vitesse. Un kilomètre en 2'57, un autre en 3'. C'est bon. Personne ne me double. En plus, je me permets de revenir sur la première kényane malgré les 15-20 % de pente. Au bas de celle ci je me rapproche . Et là, un long faux plat montant de 3-4 km. C'est ce que j'aime. Du coup, je peux accélérer. Je reprends 4-5 runners et double la première femme. Je dois être avant le début du col à 5-6 secondes d'avance.

Puis d'un coup, un nouveau col. Je sais que j'ai 2 kilomètres de montée puis se sera la descente jusqu'à Mende. Au bout du 1er kilomètre, je commence à coincer. Dani fond sur moi. Je suis dans le dur. A l'entrée de Chabrits il me double et me dit de m'accrocher. Hélas je n'ai plus de jus. Il file le pote.

De mon côté je me concentre et me motive. Je sais que si je suis bien, je peux revenir dans la descente. Progressivement, je cours de plus en plus vite. J'ai en plus "Ted" en ligne de mire. J'y crois. 

A l'entrée de Mende, Sébastien Bazeille me double. On se tape dans la main. Je m'accroche avec lui. 400-500 mètres de passés. Il reste une dernière bosse. Je ne m'en souvenais plus. Je tente le tout pour le tout dans une accélération fracassante. J'y laisse des plumes. Sébastien file et me devancera. Heureusement la bronca des supporters me fait me surpasser. Je tente encore d'aller vite et franchis la ligne en 1h25'44.

Je termine 51°, à 7 s de la première féminine. Dani est juste devant. Benoit arrivera en 1h30 et Simon en 1h32. Quant à Vincent il claque une 23° place en 1h19.... Top !

    Pour une première course, nous pouvons être rassurés et heureux. C'est vraiment une expérience à vivre et revivre.

Par contre pendant deux jours j'ai eu les quadriceps meurtris. Je descendais les escaliers de côté.

 Nathanaël Bordes/ bordesnath@gmail.com/ Saint-Girons, France

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